Traite des esclaves de Barbarie

Le marché aux esclaves d’Alger (1684).

La traite des esclaves de Barbarie est le commerce d'êtres humains, majoritairement européens, qui a fleuri principalement entre les XIVe et XVIIIe siècles dans les marchés d’esclaves du littoral de la côte des Barbaresques. La piraterie sarrasine en Méditerranée, qui commença au VIIIe siècle et dont le premier épisode mémorable, en période carolingienne, fut le raid contre les Baléares en 798[1], comporta dès l'origine, à l'occasion des razzias insulaires ou côtières, la capture de personnes vouées dès lors à la servitude ou au statut de « monnaie d'échange ». L'ampleur et l'impact des incursions de pirates musulmans sont bien attestés pour ce qui concerne, par exemple, le littoral du golfe du Lion du XIe siècle au XIIIe siècle[2]. Déjà vigoureuses sur les côtes maghrébines au XIIIe siècle, notamment à Béjaïa où elles étaient une activité importante[3], la traite et la piraterie ont prospéré lorsque ces États se retrouvèrent nominalement sous suzeraineté ottomane (sauf le Maroc qui constituait alors l'Empire chérifien mais possédait également sa propre entité barbaresque, la république des corsaires salétins). Les marchés d’esclaves maghrébins faisaient le commerce d’esclaves que les pirates barbaresques s'étaient procurés dans des razzias d'esclaves sur les navires et par des raids sur les villes côtières d’Italie, de la mer Égée, des îles grecques, d’Espagne, des Baléares, du Portugal, de France, d’Angleterre, d'Irlande, des Pays-Bas et jusqu’en Islande.

  1. Voir Pierre Guichard, « Les débuts de la piraterie andalouse en Méditerranée occidentale (798-813) », dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 35 (1983), p. 55-76, spéc. p. 61-62.
  2. Damien Carraz, « Une réalité ponctuelle et marginale ? La piraterie sarrasine sur les côtes du golfe du Lion du XIe au XIIIe siècle », dans Le Moyen Âge, 2015/3-4, tome CXXI, p. 645-661.
  3. Dominique Valérian, Bougie, port maghrébin, 1067-1510, Publications de l’École française de Rome, coll. « Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome », , 795 p. (ISBN 978-2-7283-1000-5, lire en ligne), p. 421–496

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